trois films de peter nestler au programme du cinéma nova ce soir – de haut en bas : aufsätze (1963), mülheim / ruhr (1964) et ödenwaldsetten (1964)
/
/
on avait beaucoup parlé sur ces pages (ici et ici) des films de peter nestler lorsqu’en mai 2011 une programmation conjointe de stefanie bodien et du p’tit ciné nous avait permis de découvrir à bruxelles (espace delvaux, cinematek, goethe institut) neuf des films du cinéaste allemand admiré par jean-marie straub et danièle huillet depuis cinquante ans.
/
/
aujourd’hui, les deux mêmes têtes chercheuses présentent, au cinéma nova cette fois, – dans le cadre de la programmation plus large consacrée au 50 ans (presque 51 ans) du manifeste d’oberhausen (février 1962) dont on dit qu’il a lancé ce qui allait se voir étiqueter « nouveau cinéma allemand » – une séance consacrée aux films refusés par le festival que jean-marie straub décida de montrer en « off », lors d’une projection de minuit, en marge du du festival de 1965.
/
« le festival (ouest-allemand) de courts-métrages ne fait sens que s’il aide à découvrir de jeunes réalisateurs (ouest-allemands) inconnus. lenica, kristl, kluge etc. ne sont plus à découvrir. contrairement à peter nestler qui depuis trois ans est dans ce pays le réalisateur le plus authentique et le plus sûr; trois de ses films, aufsätze (rédactions), mülheim/ruhr et ödenwaldstetten, ont été refusés par le comité de sélection. tout comme le très joli (premier) film de thome-lemke-zihlmann, die versöhnung (la réconciliation). Et il y en a d’autres… »
(jean-marie straub – 1965 – pamphlet lié à la-dite projection)
/
/
« cette année, la commission de sélection a refusé des films ouest-allemands dont les réalisateurs avaient osé respecter le réel. ainsi, la commission de sélection s’est tenue strictement à la règle des dernières années, c’est-à-dire si possible, choisir exclusivement des films qui répondent à leur idée de l’art cinématographique: la falsification subtile ou violente de la réalité. cette manière de procéder soutient une mode causée par le mépris, la bêtise ou l’embarras. il est compréhensible que beaucoup de réalisateurs de courts-métrages suivent cette mode; elle ne demande ni expérience ni engagement (simplement un peu d’habileté formelle). elle correspond à la rfa et c’est elle qui va s’imposer.
/
cette mode est devenue dictature. on a un grand festival international. on montre quelques films en disant: c’est cela le cinéma allemand, et c’est tout, et ça nous plaît.
/
les festivals de mannheim et d’oberhausen, les distributeurs gloria ou constantin – ils servent tous la même cause, sur le même niveau.
/
ô, on se donne l’air progressiste et critique envers la société!
/
on appelle l’art “le camouflage du mensonge”. la mauvaise conscience rend sensible: l’honnêteté devient affront. »
(peter nestler, reinald schnell, dieter süverkrüp, rudolf thome, klaus lemke, max zihlmann, jean-marie straub, dirk alvermann, kurt ulrich – 1965)
/
/
séance « straub manifesto 1965 » :
– aufsätze [rédactions]
– mülheim / ruhr
– ödenwaldstetten, ein dorf verândert sein gesicht
[ödenwaldstetten, un village change de visage]
peter nestler – allemagne, 1963-1964 – 62’
– die versohnung [la réconciliation]
rudolf thome – allemagne, 1964 – 18’
ce vendredi 14 décembre – 22h – cinéma nova
3 rue d’arenberg – 1000 bruxelles