Feeds:
Posts
Comments

Posts Tagged ‘john butcher’

john butcher au festival all tomorrow’s parties de 2010 (programmé par gybe ; photographié par sam shepherd), au musée de la pierre oya au japon (photo : osamu enamoto) et dans le lyness oil tank sur l’île de hoy (photo : garrard martin).

/
/
double actualité bruxelloise autour du saxophoniste anglais john butcher en cette fin de semaine : un concert au cinéma nova ce samedi soir et, la veille, une introduction sans doute idéale (quand on connait la haute tenue – accessible tant aux déjà convaincus qu’aux néophytes – de l’ensemble des exposés du cycle), la veille à la médiathèque de bruxelles-centre, par hugues warin qui replacera john butcher dans une famille bigarrée de saxophonistes (cf. au bas de ce billet).

/
/
l’occasion de ressortir un portrait écrit en 2008 pour la sélec (puis pour le projet archipel) :

/
/
john butcher
est un saxophoniste improvisateur (aux saxophones soprano et ténor), né en 1954 à brighton et vivant depuis les années septante à londres. au cours des quinze dernières années, la médiathèque a progressivement constitué une collection d’une petite centaine de disques qui jalonnent le parcours créatif et personnel de ce musicien qui nous a souvent très profondément touchés lors de ses concerts. le temps était venu de vous le présenter et de lui demander de choisir lui-même une douzaine de portes d’entrées à sa foisonnante discographie.

/
en 1982, john butcher défend sa thèse de doctorat en physique théorique « spin effects in the production and weak decay of heavy quarks » [sans rentrer dans les détails, les quarks sont des particules élémentaires, nommées poétiquement d’après… « finnegan’s wake » de james joyce]. si lui-même préfère ne pas trop insister sur les liens entre physique et musique, entre recherche scientifique et explorations sonores, c’est cependant bien au cours de ses années passées à l’université que l’on peut trouver le point originel de toutes ses aventures musicales ultérieures. en duo avec le pianiste et compositeur chris burn qui, à cette époque, joue souvent les doigts directement sur les cordes, à l’intérieur du piano, plutôt que sur les touches du clavier puis, dès 1984, en trio avec le guitariste john russel et le violoniste phil durrant, butcher est confronté par la pratique à trouver des sons de saxophone qui n’écrasent pas ceux, beaucoup plus fragiles, des instruments à cordes. une recherche de nouveaux sons non immédiatement connotés « jazz » ou « saxophone » qui l’oblige à la fois à prendre de la distance vis-à-vis de son instrument (« au cours de cette première époque, je me suis souvent retrouvé dans la situation où j’avais en tête un son – qui pouvait être un son d’un disque de howlin’ wolf ou d’une œuvre de penderecki – et de chercher à le recréer sur l’instrument. le seul moyen d’y arriver, c’était d’oublier que je tenais entre les mains un saxophone ») et à s’y consacrer corps et âme, en déroulant des heures et des heures d’un jeu de saxophone beaucoup plus conventionnel que ce qu’il en fait dans sa propre musique (« la différence entre une harmonique résonnante telle que je la recherche et un horrible ‘scrouitch’ est tellement ténue – il suffit d’une petite erreur des lèvres ou des doigts – que répéter est la seule solution. parce que je joue beaucoup aux frontières des possibilités de l’instrument, utilisant des sons à la limite du contrôlable »). de ce dialogue avec les sonorités vulnérables des instruments à cordes de ses amis découle directement une sorte de transparence de ses propres couleurs sonores, un sens inouï des microdétails et un certain bagage quasi éthique (une attitude) de la délicatesse et de la prévenance dans l’écoute et dans la place laissée à ses co-improvisateurs. ce qui ne l’empêche néanmoins pas, de temps en temps, ces dernières années, de se frotter à des musiciens plus énergiques (paal nilssen-love) ou bruyants (andy moor, thomas lehn) et de s’y faire entendre.

/
dans une seconde étape de son parcours, entamée en 1997 par des duos avec son complice de la première heure phil durrant qui jouait désormais autant d’électronique que de violon, john butcher, très influencé par certaines œuvres de xenakis ou de stockhausen dans sa jeunesse, a eu à se poser de nouvelles questions d’interaction sonore: comment interagir avec l’électronique ou d’autres tactiques analogues de modulation du son ? Il se confrontera ainsi par exemple avec la no input mixing desk (table de mixage en circuit fermé de feedback) de toshimaru nakamura ou le laptop de christian fennesz dans le cadre du collectif acoustique-électronique polwechsel

/
une dernière ligne de force ayant accompagné sur la longue durée les vingt-cinq premières années du parcours de john butcher qu’on relèvera ici dans cette présentation rapide réside dans son attachement à l’exploration des lieux. c’est-à-dire dans le jeu avec les particularités d’écho et de réverbération d’espaces naturels ou construits: citernes, silos, gazomètre à oberhausen, musée de la pierre oya dans les montagnes japonaises (cavern with a nightlife), mausolée pharaonesque d’une lignée de ducs écossais (resonant spaces)…


/
/
>
présentation de 12 disques de sa discographie
   (choisis à l’époque – en 2008 – par john butcher lui-même)

/
>
un choix de 12 coups de cœur musicaux et cinématographiques
   (où l’on croise e.a. roscoe holcomb, laura nyro, captain beefheart, michael powell et emeric pressburger, etc.)

/
/
vendredi 9 décembre 2011 – 19h30
rendez-vous par hugues warin
« de john coltrane à john butcher »
la médiathèque de bruxelles-centre
passage 44 – 1000 bruxelles – gratuit

/
samedi 10 décembre 2011 – 22h
john butcher
(ang)
cinéma nova
3 rue d’arenberg – 1000 bruxelles – 6 eur / 7.5 eur

/
/
lien 1 [site officiel de john butcher]
lien 2 [le site de la tournée écossaise resonant spaces]
lien 3 [john butcher + mark sanders à londres en 2008]
lien 4 [john butcher + max eastley à londres en 2008]
lien 5 [john butcher + john edwards à londres en 2010]
lien 6 [john butcher + andy moor + thomas lehn]
lien 7 [john butcher + christian marclay à londres en 2010]

Read Full Post »

henry grimes des années 1950-1960 aux années 2000-2010 (et à la contrebasse « olive oil » que william parker lui a offert pour sa « résurrection »): la persistance d’un regard.

+ annonces de la conférence «  de john coltrane à john butcher » de hugues warin (médiathèque de bruxelles centre – 09.12.11) et des concerts de john butcher (cinéma nova – bruxelles – 10.12.11), de henry grimes (kask – gent – 10.12.11), i dm theft able (les bulles – louvain-la-neuve – 09.12.11 + kask – gent – 10.12.11) et dylan nyoukis (kask – gent – 10.12.11) et élodie (ateliers claus – bruxelles – 11.12.11)

/
= = = = = = =
 P L A Y L I S T
= = = = = = =

1- arltchien mort, mi amore – 7” « le pistolet » (almost musique, 2011)

======
2- kukuruchox klanremix (origin.: hijos de quien)

======
3- john butchera sense of occasion – « 13 friendly numbers » (acta, 1992 – reedit. unsounds, 2004)
4- john butcher + xavier charles + axel dörnerpamplemousse – « the contest of pleasure » (potlatch, 2001)
5- john butcher + andy moor + thomas lehnweak alarm – « thermal » (unsounds, 2001)
6- john butcher + rhodri daviesgallow gate – « carliol » (ftarri, 2010)
7- henry grimesfish story – « the call » (esp disk, 1966)

======
8- henry grimes + hamid drake + david murrayblues of savannah – « live at the kerava jazz festival » (ayler, 2005)

======
9- cecil taylor (avec henry grimes) – tales (8 whisps) – « unit structures » (blue note, 1966)
10- don cherry (avec henry grimes) – the thing – « where is brooklyn? » (blue note, 1969)
11- albert ayler (avec henry grimes) – our prayer – « live in greenwich village – the complete impulse recordings » (enr. 1965-1967 – dble cd: impulse!, 1998)
12- cecil taylor (avec henry grimes) – with (exit) – « conquistador » (blue note, 1967)

======
13- i dm theft ablethis dusty erection lay’ midst peacock feathers – cassette « hangin’ flaccid like a wet lilac » (kraag, 2011)
14- blood stereo (= dylan nyoukis + karen constance) – the taking of the tonic – lp « your snakelike king » (pan, 2009)

======
15- élodie (= timo van luijk + andrew chalk) – gouttes lumineuses – lp « échos pastoraux » (la scie dorée, 2011)
==
==

MU
“deux heures de contrastes en musiques mutines et mutantes”
est l’émission radio que j’anime presque tous les dimanches de 20.30 à 22.30
sur radio campus bruxelles (92.1 mhz à bruxelles ou en streaming)
avec david mennessier (dj rupert pupkin), david zabala jarrin et jean-françois henrion.

Read Full Post »